Mais aujourd’hui, notre présent est également (et en plus) parasité par de multiples présences virtuelles, digitales, factices, qui rendent éminemment plus flou notre accès à cette présence pleine et vivante qui constitue la vie humaine.

Ainsi quand on voyage dans le métro, le bus ou le TGV, on navigue au moins autant sur les réseaux sociaux, sur le web, dans un monde virtuel qui a trouvé sa propre existence, sa propre réalité, entièrement élaborée, fantasmée et néanmoins adoubée par la plus grande partie de la planète. Au point que l’on ne sait plus qui nous avons croisé, où nous sommes à l’instant T ni combien de temps s’est écoulé depuis la dernière station…

Ce monde virtuel est comme un arrière-plan constamment tapi dans l’ombre de mon cerveau. Ce monde peuplé de ‪#‎likes‬, de ‪#‎followers‬, de ‪#‎fans‬, de ‪#‎relations‬, de ‪#‎jaime‬… est si excitant, si rapide, si coloré, si réactif… il est un magnifique miroir aux alouettes.

Alors il y a la pratique de la méditation qui me montre que « Nothing happens » = rien ne se passe. En fait, elle me montre que la réalité ne réside pas dans ces multiples sollicitations virtuelles. Elle me montre aussi que la réalité, c’est d’abord ce que je sens, ce que vois, ce que je touche… Que la réalité, c’est ce qui se passe à l’instant. Pas dans le passé, pas dans le futur, pas à l’extérieur de moi.

Ni ici, ni ailleurs. Pas d’histoire, pas d’imagination, pas de délires. Rien que le présent ordinaire, lumineux, parfumé, bruyant, changeant, instable… qui permet, chaque jour, de ne pas se perdre dans les limbes du web.

« Je sens le poids de mon corps dans mes jambes, la plante de mes pieds sur le sol, le léger mouvement de mon souffle, mes capacités auditives et visuelles retrouvent leur fraîcheur, je suis vivant, encore, pour un moment. » Quelle belle invitation !

Livres inspirants que vous retrouverez dans la bibliothèque Mindful :

• L’art de l’essentiel
• L’infiniment peu
• L’inutilité de l’utilité