Stéphane Nau, coach professionnel certifié, instructeur de pleine conscience MBSR

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La langue des fleurs… Bonjour le printemps, bonjour la vie !

400ème article publié notre site internet !

Tout est à lire et à découvrir. La méditation, en effet, est un croisement de sources inspirantes qui créé le grand fleuve de l’harmonie. Ses affluents sont les facettes de la vie : le corps, le souffle, l’esprit, la spiritualité. Elle respecte toutes les formes d’inspirations, tant celles-ci sont intimes.

La pratique de la méditation est une pratique d’accueil de ce qui est… La plus belle forme forme de laïcité !

Aussi, parfois, il est bon de lire ou de relire des textes anciens ou plus récents écrits par des sages ou des spirituels : puissions-nous nous inspirer de la sagesse de tous ! Il est d’ailleurs intéressant d’observer que de plus en plus de « penseurs » actuels croisent les spiritualités et démontrent combien elles s’enrichissent l’une de l’autre (bouddhisme, christianisme, zen, soufisme, islam, judaïsme, etc…). Il n’y a pas de mal à cela bien au contraire.

Dans nos programmes de pleine conscience comme dans nos ateliers, nous veillons à respecter strictement l’absence d’enseignements spirituels, mais à respecter les spiritualités de chacun : la pleine conscience, laïque, permet à chacun de renforcer sa propre spiritualité.

Nous veillons également à éveiller notre « soif » de la vie, à permettre à chacun de semer ses propres graines puis de jardiner son beau jardin intérieur, à en prendre soin.

Ce texte est écrit par Henri Buisson, jésuite, qui a vécu ses dernières années près de Grenoble, dans un centre spirituel où ses compétences de jardinier ont fait merveille, outre son service comme prêtre et accompagnateur. Quelle chance de l’avoir croisé, au hasard des rencontres ! Et quelle vérité et poésie inspirantes… Qu’en pensez-pous ?

La langue des fleurs, par Henri Buisson

«Les retraitants me disent : « il paraît qu’il faut parler aux fleurs ». J’expérimente plutôt que ce sont elles qui me parlent. Il faut apprendre leur langue.»

Etes-vous attentif à votre soif ?

Quand les fleurs ont soif, elles savent le dire. Il y a celles qui ne fleurissent que si elles sont au soleil tandis que d’autres manifestent qu’elles en ont trop. Certaines ne redoutent pas d’avoir les pieds dans l’eau, tandis que d’autres ne le supportent pas. Quand elles sont malades, elles expriment leur souffrance. Bref, elles sont vivantes, différentes les unes des autres, elles demandent à être comprises. C’est cela qui donne la « main verte ».

Une des caractéristiques de la vie est sa lenteur.

On ne voit pas les plantes pousser, elles paraissent immobiles, pourtant elles grandissent. Cela vaut pour la vie humaine et même pour la vie spirituelle… « Je n’avance pas me dit-on, j’en suis toujours là ». Il faut du temps, un temps assez long pour mesurer les changements.

Nous avons besoin d’espace.

Si une fleur a été plantée trop près d’une autre, elle s’écarte le plus qu’elle peut, elle a besoin d’avoir son espace pour grandir et pour vivre, tandis que le plant parasite, au contraire, enlace l’autre au risque de l’étouffer. Quelle leçon pour la vie de communauté, il faut trouver la bonne distance qui permet à la relation de s’établir, de ne pas être pesante, et de porter des fruits.

La plus étonnante est la fleur qui pousse toute seule, je ne l’ai pas semée, ni arrosée, ni sarclée, elle est pourtant belle, plus vigoureuses que celles qui ont eu tous les soins. Elle se passe fort bien de moi, elle me dit que je ne suis pas indispensable. Le créateur s’en occupe, il pourvoit à son bonheur. Et que dire des fleurs de la passion que beaucoup trouvent les plus belles, alors qu’elles ne demandent que quelques minutes en toute l’année, pour être taillées au printemps.

Trouver refuge.

Je me figure qu’il faut protéger les fleurs fragiles, ne pas les exposer au vent, leur trouver des conditions de vie idéales, à l’abri ! Quelle n’est pas ma surprise, si je les mets au contraire en plein vent, où, de fait elles reçoivent des blessures, cela les oblige à réagir, à se fortifier. Elles ne fleurissent pas plus tard que les autres, mais elles sont moins fragiIes, plus aptes à affronter les difficultés. Elles m’apprennent qu’il manque quelque chose d’essentiel à quelqu’un, s’il (ou elle) n’a pas eu à surmonter quelques difficultés.

Il faudrait parler de la mauvaise herbe qui pousse mieux que la bonne, elle envahit tout. On lutte contre elle, mais elle repousse aussitôt si on n’a pas pu atteindre ses racines. Quel rude combat !

Notre vie est parfum qui se répand.

Tout cela me fait comprendre le langage des paraboles. Les lois de la vie sont les mêmes à tous les niveaux. L’homme descend des primates mais plus anciennement de tout ce qui vit.

Les fleurs sont belles mais elles ne parlent pas qu’aux yeux ; elles ont aussi un parfum. Au printemps, on me dit : « on sent la bonne odeur des jacinthes ». Il ne suffit pas que les fleurs soient belles, il faut aussi qu’elles sentent bon. Comment aimer les roses d’Inde si on commence à dire : « elles sentent mauvais ». Le jardin du Cantique des Cantiques est plein de parfums : il a «les plus rares essences : le nard et le safran, la roseau odorant et la cinnamome avec tous les arbres à encens, la myrrhe et l’aloès avec les plus fins arômes ».

Marie de Béthanie se souvient de cela quand elle vient oindre les pieds de Jésus avec du nard de grand prix : « Toute la maison se remplit ce l’odeur du parfum ». Puisse notre vie être un parfum qui se répand.
Henri Buisson, sj

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