Je suis mon meilleur ami.

Quand Albert Camus nous parle de la vie, il nous dit « je peux être mon meilleur ami ».

Qui d’autre peut me libérer de mes enfermements ? Qui d’autre peut me faire ressentir et cultiver la joie ?

En pratiquant régulièrement la méditation, je me suis rendu compte que j’étais le principal acteur de mon manque de liberté. À force de faire tourner les pensées dans ma tête et de m’y enfermer, je créais ma propre prison. Celle où l’on rencontre la solitude, le sentiment d’échouer, la peur, la résignation, l’agitation, la tristesse. Ce genre d’endroit dans lequel il ne fait pas bon vivre. Ce genre d’endroit où l’on cherche en vain du secours de l’extérieur, secours qui ne vient pas.

Et puis… j’ai regardé et j’ai vu. J’ai vu que le chemin n’était pas à l’extérieur de moi mais à l’intérieur… Prendre conscience de la façon dont mon esprit fonctionne, crée des histoires et alimente les émotions et les pensées a été pour moi une révélation et m’a permis de vivre plus sereinement et librement.

Ce que nous dit Albert Camus dans ce texte est magnifique…

Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent, qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver. La vie d’aujourd’hui est trop dure, trop amère, trop anémiante, pour qu’on subisse encore de nouvelles servitudes, venues de qui on aime. À la fin, on mourrait de chagrin, littéralement. Et il faut que nous vivions, que nous trouvions les mots, l’élan, la réflexion qui fondent une joie, la joie. Mais c’est ainsi que je suis votre ami, j’aime votre bonheur, votre liberté, votre aventure en un mot, et je voudrais être pour vous le compagnon dont on est sûr, toujours.

Albert Camus