Compétences relationnelles et coopération. Coaching de leaders, managers & dirigeants – Méditation de pleine conscience MBSR – Process Communication Model – Communication non Violente – Entreprises & particuliers – Lille, France – En présenciel et online
Christian Bobin nous livre bien des inspirations. Ses allégories poétiques invitent à flâner, et dans cette flânerie à observer. Une leçon de pleine conscience ! Voir la beauté de la vie dans ce qui est là, juste là, sous notre nez et sous nos yeux. Revenir à voir le monde pour mieux le rêver…
Ici, il est question de cerisiers en fleurs, de papillon et de joie. L’essentiel est souvent sous nos yeux. Merveille d’amour et de fantaisie, amour toujours…
Les fleurs du vieux cerisier jacassaient. Je rêvais de les emballer dans cette lettre et de vous les tendre en vous disant : tenez, voici un bouquet de l’éternel, des coups de sang dans le crâne en bois de Dieu, une incarnation de la lumière.
Planté sous le cerisier au bras maigres je contemplais le secret de sa joie. Certaines fleurs étaient serrées sur leur naissance. Des petits parachutes blancs pliés. D’autres étaient déjà écloses. Toutes surgissaient du bois noir des branches comme des enfants qui se précipitent vers leur mère lumière après une trop longue mort.
Certains jours le printemps bégayait, il faisait froid. Je me pose ces questions qu’on se pose quand on vient d’abandonner quelqu’un sous la terre au cimetière : est-ce que la pluie les décourage ? Est-ce que le froid les empêche de dormir? Je crois que tout souffre dans cette vie. Ne soyez pas trop effrayé par cette phrase, je pourrais aussi bien dire et ce serait aussi vrai : tout se réjouit dans cette vie.
Campé comme un idiot sous le vieux cerisier, regardant la pluie suspendue des fleurs en extase, admirant leurs têtes hilares et de sacrifiées, je reçois une leçon de courage.
Le papillon monte au ciel en titubant comme un ivrogne. C’est la bonne façon.
Si je pouvais, je prendrais mes livres et je les secouerais par la fenêtre comme de vieux tapis : trop de poussière, trop de mots.
La floraison des cerisiers ne dure pas. L’essentiel on l’attrape en une seconde. Le reste est inutile.