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C’est avec joie que je vous partage l’article de David Zarka et Ilios Kotsou paru dans Le Monde du 9 août 2018, intitulé « Prenons garde au détournement de la méditation de pleine conscience« . Il fait un point très clair sur ce qu’est la méditation et les dérives possibles de son expansion : en faire un outil du bonheur, de performance ou d’efficacité.
Lorsque j’ai commencé à pratiquer, il y a une quinzaine d’années, j’ai découvert progressivement que la méditation de pleine conscience est une pratique profondément humaine, qui nous aide à toucher et à cultiver notre humanité. Comme le disent si bien les chercheurs, elle consiste à accueillir tout ce qui fait notre vie instant après instant : les événements agréables comme les événements désagréables. En premier « effet », elle change notre relation à ces événements, et ce faisant, nous aide à ne pas y réagir ou sur-réagir. A ne pas en faire des problèmes à résoudre, qui deviennent, et nous le voyons chacune et chacun dans notre quotidien, quelque chose d’inextricable.
La pratique de la méditation consiste donc à rester dans la réalité, là où nos pensées nous entraînent si facilement dans une réalité souhaitée. Souhait qui ne se réalise pas…
C’est une pratique d’accueil de nos propres vulnérabilités. Pour ma part, j’ai découvert que ces vulnérabilités font de moi un humain, riche de ses faiblesses autant que de ses forces. Un bel humain, entier, complet. Et je peux mieux accueillir ma complexité en la regardant. Et m’accueillir tel que je suis.
Plus profondément, c’est une pratique qui nous mène au discernement, à « faire la part des choses », et donc à faire des choix clairs et alignés avec qui nous sommes et ce que nous souhaitons pour nous même.
De mon expérience, elle m’a aidé à m’ouvrir à ma propre réalité et à celle de l’autre et du monde, à voir cette fraternité et cette chaleur qui est celle de l’humain. C’est pour moi une pratique d’ouverture au monde et de paix. Est une ressource pour contribuer à un monde plus apaisé et bienveillant.
Comme tout ce qui a du succès, les auteurs nous mettent en garde de ne pas vouloir en faire un instrument. La méditation n’est pas un outil miracle, mais elle répond tant à notre besoin de nous retrouver et de vivre en paix que, facilement, elle peut devenir un outil commercial réduit à la simple recherche du bonheur. C’est pourquoi des instructeurs (en particulier les instructeurs MBSR) sont formés durant plusieurs années – et toute leur vie – à partager cette pratique, et supervisés pour maintenir une vigilance suffisante pour ne pas en détourner le contenu.
Merci à David Zarka et à Ilios Kotsou de nous rappeler ces fondements si profonds. Merci au Monde de mettre ce sujet sur la place publique et de proposer le débat. Puissent-ils, ainsi que tous ceux qui enseignent la pleine conscience avec passion, rigueur et humanité, contribuer à nous permettre de poursuivre notre route en tant qu’humains, tels que nous sommes, juste comme nous sommes. La pratique de la méditation de pleine conscience, nous rappellent-ils au fond, est une socle solide de notre propre être, qui n’a pas besoin de viser à la perfection mais de vivre pleinement et entièrement. Peut être est-ce cela, finalement, la perfection…
Télécharger l’article : Le Monde – Article Pleine Conscience