Coaching de leaders, managers & dirigeants – Méditation de pleine conscience – MBSR – Process Communication – Communication non Violente – Entreprises & particuliers – Lille, France – En présenciel et online
Automne, merveilleux automne, saurons-nous te regarder ? Cela ne vous a pas échappé qu’aujourd’hui, c’est le premier jour de l’automne.
L’automne marque la fin d’une période de croissance et de récolte. Elle insuffle un vent d’intériorité, de repli salvateur et de déclinaison de ce qui n’est plus utile. Les feuilles rendent leur énergie au corps de l’arbre et acceptent de changer de couleur , de se dessécher puis de choir pour fertiliser le sol nourricier. L’air se rafraichit, le ciel se met en mouvement et se teinte de nouvelles couleurs, les nuits s’allongent. Si l’été est bruyant et actif, l’automne prépare le silencieux et calme hiver.
Il n’y à rien à célébrer de particulier, si ce n’est profiter de ce jour, peut être, pour prendre le temps d’observer. Observer les changements de la nature, les changements de soi, les changements de nos routines. Méditer.
Nous vous proposons un texte inspirant invitant à porter notre pleine attention sur ce qui change. Tout est changement, rien ne dure. Profitons de cela.
Profitons également de cette période merveilleuse pour reprendre contact avec la terre, dont nous venons, dont nous faisons partie. Prenons l’énergie de la terre, nourrissons-nous et diffusons.
Pour nous, l’automne est marron, c’est une chose entendue : marron comme la boue qui bloque les sentiers, mais aussi comme les délices annoncés de châtaignes à venir, saisies sur le poêle, ou grillées sous les braises automne
L’automne est rouille et cassant comme les feuilles mortes qui s’entassent au gré du vent, aspirées pour ne pas « salir » dans les villes, ignorées, ou collectionnées par les enfants, sur nos routes de montagne.
Sous l’herbe jaunie, déjà apparaît la terre, brune, riche et compacte, aux os de cailloux sans cesse renaissants – et, sous les grands pins, autres délices : marron clair tachetés de rouge ou de blanc, ou jaunes orangé comme un dernier éclat du soleil, les champignons se cachent, pour être ramassés seulement par les familiers de la forêt…
Enfin, marron triste, le petit bruit de la pluie, la pluie encore, qui ruisselle sur les vitres : bruit d’automne !
Et pourtant, en d’autres lieux, loin d’ici, l’automne est blanc : brouillards qui montent du fleuve et enserrent les maisons aux toits de chaume, brumes accrochées aux pics effilés, qui s’étendent, se dispersent, cachent et dévoilent dans un même moment.Translucides robes, voiles diaphanes négligemment enroulés par la main de quelle déesse – transparence des gouttes de rosée, presque invisibles aux premières lueurs de l’aube pâle, quand dans un ciel encore gris palpitent les dernières lueurs des étoiles – un monde fantomatique où se glissent des ombres, depuis longtemps disparues des creux de nos vallons – ou qui sait…?
automneCar c’est ce monde magique qui nous accueille ce matin, monde de blancheur et de silence. Déjà disparaît le toit de la maison des voisins, englouti par le brouillard; déjà le chemin de montagne s’engouffre dans la brume, ne laissant que les silhouettes étrangement déformées des grands pins, pour nous faire signe, pour nous rassurer : le monde est encore là, il renaîtra peut-être, plus tard, lorsque nous ne regarderons plus.
Pourquoi l’imaginons-nous parfois triste, cet automne qui s’approche ?
Il n’est ni fin, ni début, il n’est qu’en lui-même, tout entier absorbé dans cette goutte de pluie, complètement présent dans l’abandon de la feuille, qui tourbillonne et se confie à la terre.
Il est promesse aussi, promesse de repos et de recueillement, de transformations et de mystère : ces graines qui tombent, ne sont-elles pas vies à venir, découvertes futures, renouveau du monde ?Il est exigence : il me demande, ce monde tout blanc qui m’entoure, de voir vie et mort mêlées, de saisir en même temps ce qui fut et ce qui sera; avec douceur, il me montre le grand rythme de l’univers, dans lequel danse mon corps, et chacun des atomes qui le compose; il forme, et transforme, la nature et mon âme.
Aujourd’hui, la respiration du monde me porte et m’enveloppe, me calme et m’apaise.
Je ne crains pas cette blancheur qui efface mes rêves de soleil et de fleurs; je sais que, moi aussi, je dois perdre, et retrouver, être la branche, et l’arbre et la feuille, et la terre.
Perfection de l’automne, qui prend et donne, dans un seul mouvement.
Il est changement – allons-nous le craindre ?
Il est beauté – saurons-nous le regarder ?